27/06/2011
Triangleone
Commande du festival Akouphène (Genève) pour sa compilation Guns'n'noises (2008).
Suboko's first album
Suboko CD review : Joseph Ghosn
Je suis dans les spirales de Suboko
Un disque, ça s’apprivoise lentement. Parfois, ça s’achète sur un coup de tête, la foi d’une pochette, d’un premier contact, très visuel. J’ai acheté celui-ci, Percussion & Other du groupe Suboko, lors de ma deuxième rencontre avec lui. On m’a dit qu’il s’agissait d’un disque de percussions dû à un trio de batteurs A regarder de très près la pochette, on y décèle la matière d’une cymbale en spirale. Un disque de batteries, de percussions ? L’un des rares du genre que j’aime vraiment, c’est celui de Milford Graves sur ESP, mais que je n’ai pas remis sur la platine depuis longtemps. J’en conserve un souvenir très atmosphérique et tellurique à la fois. Alors, voilà, je me demandais même si j’allais écouter cet album de Suboko, si je ne préfèrerais pas l’imaginer en n’en connaissant que sa pochette à l’organique sale, presque dégueulasse. Et puis, voilà, un soir, le dressage de l’un et de l’autre débute : le CD glissé dans le lecteur et la musique arrive pour tout chavirer : une longue musique de plainte sonore, portée par un bruit d’orgue lointain, des ricochets et des envolées de cornes, de métal, d’os et de cuivres. La pochette n’était pas un leurre : le disque est une spirale aspirante, qui happe au milieu du corps et de l’écoute pour faire surgir des instantanés de puissance sonore. Il y a là quelque chose de très puissant, tenu et décidé, obtus presque, comme un disque de free jazz enregistré par des musiciens qui auraient au préalable décidé de jouer dans le même sens, à l’intérieur d’un seul et même sillon, creusé à l’envi, jusqu’au sang, au souffle coupé. Au milieu, le disque se perd un peu, me perd un peu, mais il retrouve sur ces deux derniers morceaux la même vitalité fougueuse qui animait les deux ou trois premiers. Un entrain pareil mériterait une plus belle place, au centre d’un soleil tout noir. Ce disque date de 2009, je crois. Mais il pourrait tout aussi bien être né en 1969 ou 2010, en 1958 ou 1981 : il est en utopie, sans date de validité ni de péremption.
Suboko CD review : Octopus - Jean-Claude Gevrey
Contrairement à ce qu’évoque son nom, le label strasbourgeois Ritte Ritte Ross ne fait pas dans la comptine
germanophone. Deuxième référence à son catalogue (si toutefois il en existe vraiment une première), le disque de Suboko s’inscrit d’avantage dans un lignage industriel ténébreux bordant sur l’improvisation
électroacoustique. A essayer de deviner qui se cache derrière ce projet, les notes de pochettes s’avèrent particulièrement inutiles. Si l’on apprécie de savoir que des rapaces sont en charge du mixage et du
mastering (faucon nocturne, aigle noir), il faut aller traquer sur Internet l’identité des membres du groupe. Sous les sobriquets de Bouto, Gully et Regreb se dissimulent vraisemblablement Nicolas
Boutines (DJ et multi-instrumentiste réconciliateur de genres), PascalGully (batteur du quartet klezmer-jazz-funk Zakarya) et Laurent Berger (occupant une fonction similaire mais au sein des plus expérimentaux
Sun Plexus) ; tous percussionnistes à des degrés divers et chacun rentrant difficilement dans une case stylistique bien définie. A l’arsenal de peaux et de métal viennent donc se joindre électronique,
platines et objets divers pour former l’enchevêtrement sonore qui nous est donné à entendre. Bruissements sidérurgiques omniprésents, lointaines atmosphères orageuses, drones gutturaux, bruit de fond qui
devient tension de surface forment la matière première du trio qui n’hésite pas à fourrer le tout de quelques bribes orchestrales quand il ne cède pas à la tentation du martellement mécanique ("Loo"), de la
débauche d’énergie free rock ("Kazemat") ou de l’affectation électro-gothique ("Tarare"). Intéressante mixture où convergent différents parcours, la musique de Suboko propose une recette alsacienne de dark ambient qui ne pédale pas dans la choucroute.
Suboko CD review : Ad Noiseam
Quite profound and dark début (I believe) for Suboko, who present here an album which, under its relatively academic appearances, should appeal to fans of electroaccoustic and of dark ambient-ish noise alike. Based (as everybody will have assumed) on percussions, drones and noises, this album ranges from a Z'ev-ian game of drums and beats to more atmospheric, Cold Meat Industry-like deep soundscapes. Well done, and coming in a nice packaging.
Suboko CD review : Toolbox
Ambient Industrial jazz thing... Close to the tonotopie and some rare musical thing. Iit might seems a bit intellectual but is is not. It's just because it's confidential, very personal... To be listened alone in the dark. Mental.
Suboko CD review : Gummigumi
Dans le fond, le décor est ici juste posé. Pas de dessin gravé pour guider, par de message surligné pour orienter. La musique de Suboko (trio de batteurs ne jouant pas de batterie né en 2005) est une hypothèse. Evidente ou transparente selon le jour, selon l'humeur. Un palais des glaces plongé dans le noir. C'est qu'ici le brasier est interne, dans les âmes . D'un bout à l'autre de ce premier album pour le label strasbourgeois Ritte Ritte Ross, les rythmiques creusent de façon progressive et inéluctable une saignée dans une terre sillonnée par des sonorités aussi bruyantes que bourdonnantes. Le vent souffle, les vagues mugissent, les orgues de brume comptent l'histoire de spectres déchus. Des bruits sourds de résonance métallique, des percussions tombant comme des giboulées, des guitares grésillant de colère, des apparitions divines classiques surgissant de l'obscurité. La musique de Suboko propose une véritable transe rituelle ciselée de tension latente où chaque seconde semble receler un danger ou une échappatoire, entre Swans, Sunn o)), John Zorn, Bill Laswell, Radian et Einsturzende Neubauten.
'Suboko est né en 2005 sur l'idée dissipée de fabriquer un trio de batteurs ne jouant pas de batterie. Tout ça commence bien. Mon premier s'échappe temporairement de la camisole bruyante d'une secte analcore roumaine perdue en territoire oriental français depuis une quinzaine d'année, mon second remise provisoirement ses dubplates fauchées dans les balloches de Detroit et ses livres de sorcellerie au fond de son laboratoire clandestin, et mon troisième se libère exceptionnellement des notes bleues en ne gardant que le pinot noir et la bonne humeur à toute épreuve de ses multiples orchestres be-bop. Suboko s'est construit doucement un véhicule tout terrain à partir de multiples percussions résonnantes, de ferraille rouillée, d'objets recyclés, de platines tournantes, d'électronique pertubatoire et de vieilles cassettes de vacances. L'électro-encéphalogramme trempé dans d'improbables séries Z soviétiques, de ridicules règlements de compte entre cowboys calabrais ou de faux road movies polytoxicomanes en banlieue urbaine, Suboko improvise de curieuses figures sonores en déboulant dans des tunnels à fond les gamelles ou en avançant au pas sur des sables mouvants, ou alors en loupant des virages en épingle pour changer subitement de direction et faire du surplace sur des lacs gelés. Lors de son dernier séjour dans un studio d'enregistrement, le trio utilise des fragments de longues improvisations pour proposer une série de plans séquences les éloignant de leur comportement en concert afin de se glisser à l'intérieur d'un climatiseur dégageant des émanations de musique contemporaine perturbés de flatulences gothico-industrielles. Entre l'apnée prolongée et le défoulement désordonné, entre l'horizontalité engourdie et le pilonnage aveugle, Suboko cherche obstinément à faire résonner son outillage comme un terrain vague où tout et n'importe quoi pourrait être permis.'
Suboko CD review : Bohumil S.Thompson for Nextclues
Percussions et autre. L'autre recouvrant beaucoup de bidouilles électronicoacousmaticacoustiques. Atmosphère hantée, montées à la limite de la musique contemporaine, angoisses et freetures en roue libre. Malgré tout de l'espace, des respirations, des larsens, des chutes libres, des ambiances calmes et étranges. De l'improvisation bien menée, qui s'éloigne des sentiers battus sans partir en roulade en rase campagne.
Forcément pas pour toutes les oreilles.
(8/10)
BRU-TES
Suboko is three men from France in France. Drummers and dreamers they abuse of percussion, tapes and electronics.
Bru-Tes is a double live session made in Brussels and Nantes during October 2009. The album goes from one live to the other. Impossible to say when they leave Brussels and reach Nantes. Sounds collapse, Music is gone, Dreams, Dreams, Dreams, Percussion. Please, Do it again.
Review – Suboko – Bru-Tes – EtherReal
EtherReal – Fabrice Allard - 10/03/2011 – link
Suboko est un trio français, principalement porté sur les percussions et bandes. On les découvre avec cet album qui est leur première collaboration avec le label belge FF HHH dont nous parlons désormais régulièrement, livrant des productions qui sortent des sentiers battus, globalement orientées free, drone, noise et rock.
Avec Suboko c’est l’improvisation qui donne l’impression de dominer puisque l’on trouve sur ce CD une petite demi-heure d’un dense amas de percussions métalliques, crissements de bandes et tonalités électroniques. La première chose qui surprend est le nombre de pistes. Bru-Tes est composé de 99 pistes de 18 secondes, mais on se rend bien vite compte qu’il ne s’agit en fait que d’une seule pièce de 30mn qui a été méthodiquement découpée, sans se préoccuper de l’endroit où allaient se faire les changements de piste. On se rendra compte que ce n’est en fait qu’un détail.
L’auditeur a bien sûr le choix dans la manière d’aborder ce disque. Écouter classiquement les pistes les unes à la suite des autres ou bien opter pour le mode lecture aléatoire comme le conseille le trio. Dans le premier cas, on aura l’impression d’écouter un live. En fait deux concerts donnés en octobre 2009, l’un à Bruxelles, le second à Nantes, qui ont été mixés, assemblés, afin de produire une pièce unique dont on sera bien incapable de dissocier les deux sources. En cas de lecture aléatoire, pas de gros changement car la musique de Suboko est extrêmement dense et imprévisible. Dans les deux cas, on passe ainsi rapidement d’une coup de cymbale à un jingle, d’un souffle grésillant à un fin sifflement, d’un mitraillage de basse à un rapide roulement de tambour, d’un grincement industriel à un chant d’insecte en passant par une furtive note de cuivre.
Dans les deux cas l’auditeur s’en prend plein les esgourdes. Tel un feu d’artifice, les sonorités jaillissent de toutes parts, les percussions assènent leurs coups vifs et secs, tandis que l’électronique tend à gronder.
On est souvent un peu perplexe face aux enregistrements de concerts d’improvisation, mais Suboko s’en sort plutôt bien avec cet album. D’une durée parfaite, d’une densité impressionnante, avec ce petit plus ludique lié à l’écoute aléatoire, Bru-Tes sera parvenu à nous séduire. Pour les amateurs du genre, le groupe devrait être en concert le 2 avril dans le cadre d’un concert du NonJazz (à surveiller car pas encore annoncé sur le site des organisateurs).
Review – Suboko – Bru-Tes – Shoot me again
Shoot me again – Fred – 27/04/2011 – link
SUBOKO est un trio originaire de France qui propose une musique expérimentale basée sur l’abus de percussions, des samples et de sons électroniques. Un gros c’est un gros bordel expérimental qui déchire les tympans. Il s’agit de collages sonores.
Bru-Tes, c’est pour Bruxelles – Nantes, à la manière de l’ ENFANCE ROUGE , SUBOKO a associé deux villes pour nommer son disque. Il s’agit en fait de deux lives capturés tout simplement à Bruxelles et à Nantes en octobre 2009. Le disque est découpé en 99 pistes pour 30 minutes de musique. La bio conseille le mode random pour encore plus d’efficacité, ne reculant devant rien, j’ai testé… et c’est vrai que cela marche, conférant un caractère encore plus surprenant à l’objet.
Review - Suboko - Bru-Tes - Pierre Durr
Après l'édition, il y a près de trois ans d'un premier opus, le trio de percussionnistes (et autres objets, platines, électroniques) SUBOKO nous livre ici deux performances en public réalisées en 2009, l'une à Bruxelles, l'autre à Nantes. Les sons grondent, grincent, chantent, s'entrechoquent, vibrent pour tisser une toile plutôt rêche mais parsemée de motifs variés, curieusement déclinée en une presque centaine (99) de repères/indexations, renouant ainsi avec le jeu des indexations dont se nourrissaient déjà en son temps Sun Plexus, dont l'un des officiants émarge dans le présent enregistrement. La toile serait toutefois taillée dans la tôle, ou ciselé grossièrement telle une cotte de maille, apte à encaisser les coups dans un univers plutôt métallurgique.
Review - Suboko - Bru-Tes - Metamkine
Chouette objet artisanal (boîtier DVD) au tirage limité de 100 exemplaires.
Suboko : Bouto, Gully & Regreb : percussions, pièces de métal, bandes,
tourne-disque, etc. Une suite d'enregistrements live de concerts donnés à
Bruxelles et à Nantes durant le mois d'octobre 2009, ici fixés sur CDR et
divisés en 99 index que les artistes nous invitent à jouer en mode random.
En fait, un manège en chantier duquel s'échappent bribes de figures libres
et joutes de comptoir pour une musique électroacoustique, dense, drôlatique
et finement ciselée. Instable et contrastée. Et plus encore. Excellent! donc
recommandé.
Review - Suboko - Bru-Tes - Dark entries
Suboko lijkt misschien op één of ander Japanse puzzel maar in muziekland zijn dit eigenlijk drie heren uit Frankrijk die wat noise willen maken. Wanneer u denkt dat Bru-Tes een wat bizarre naam is dan hebt u het ook weer mis want deze cd is eigenlijk een livesessie die is opgenomen in Brussel en Nantes en dit in de periode van Oktober 2009.
Op “Bru-Tes” krijg je 30 minuten muziek die bestaan uit 99 (!) tracks en het leuke is dat je de nummers in willekeurige volgorde kan afspelen. Natuurlijk is dat wel een leuke gimmick, ook al is er waarschijnlijk geen mens die zich daarmee zal bezig houden alhoewel sommige niks anders te doen hebben.
Trouwens wanneer we zoiets vertellen duidt dit ook reeds op het hoog experimenteel karakter van deze release en daarbij zal ik waarschijnlijk niet de enige zijn die dit industrieel werkje zal vergelijken met de begindagen van Einsturzende Neubauten.
Op deze cd hoor je allerlei bizarre geluiden die affiniteiten vertonen met wat je voelt wanneer je het fameuze horrorhuis uit “The Texas Chainsaw Massacre” zou betreden. “Bru-Tres” horen is zoiets als een slachthuis binnengaan waarbij je om elke hoek kijkt of niemand achter je staat.
De metalen geluiden boezemen je angst in terwijl op de achtergrond een monsterachtig geluid je er aan herinnert dat je maar beter op je tellen past. Een ideale soundtrack voor getormenteerde zielen dus.
Didier Becu
Review - Suboko - Bru-Tes - Essmaa
Expérimentations, rythmique abrasive, éruptions soniques, les morceaux de Suboko (trio de batteurs ne jouant pas de batterie né en 2005) sont des nouvelles équations dans le petit milieu des savants sonores. Nous les avions découvert pour un premier album sur le label strasbourgeois , curieux et exigent Ritte Ritte Ross. Nous les retrouvons sur le label bruxellois FF HHH, prises directes de deux prestations lives, cutées en piste de 18 secondes, pour une écoute aléatoire. En 99 titres et 30 minutes, ces prestations lives démontrent que Suboko n’a pas son pareil pour asséner à deux cents à l’heure des ambiances imparables, livrées brutes et intenses. Du séminal au graisseux, le plaisir de l’improvisation est total et se déploie dans une énergie ralliant Diatribes et Radian.
Multiplicité des percussions résonnantes, de ferraille rouillée, d’objets recyclés, de platines sillonnées par des sonorités aussi bruyantes que bourdonnantes. Ce disque révèle la méthode de travail du trio et éclaire une démarche artistique qui s’intéresse au brouillage de la ligne séparant l’organique du synthétique, le physique et le cérébral. Suboko réétalonne les angles d’un rêve abrasif sur une rythmique dénudée jusqu’à l’os ; extirpe des fluctuations du moral des sinusoïdales bruitistes. Estafilades métalliques pour les idées noires. Claques sonores pour hématome.